Toute la nuit, Anne-Marie a été malade. Plusieurs fois dans la nuit, elle a été obligée de quitter la cave afin d'aller se soulager victime d'une bonne " tourista ", sans doute suite au jus d'orange avalé la veille devant le Deir. Le seul moment de notre séjour, où nous n'avons pas fait attention à la boisson achetée.
Ce matin, nous devons nous lever de bonne heure afin d'effectuer l'ascension du Mont Aaron, Philippe a mis le réveil de son téléphone à 4 heures 45 pour partir à 5 heures. C'est Suraya qui doit nous mener au sommet. Ghassab lui ayant demandé de le remplacer. Encore une manière de l'aider financièrement.
Mais au lieu de mettre 4 heures 45, Philippe a inscrit 5 heures 45. Son téléphone n'a évidement pas sonné à l'heure souhaitée. C'est donc Suraya qui nous a réveillé à 5 heures 15. Très rapidement, nous nous habillons et sortons rejoindre notre guide du jour un peu confus tout de même. Suraya est là avec sa petite fille dans le dos.
Il est 5 heures 30 quand nous commençons l'ascension du Mont Aaron.
Durant cette randonnée, nous sommes très impressionnés par cette femme qui marche d'un pas alerte et extrêmement rapide. Et pourtant elle porte sa petite fille dans le dos, ainsi qu'un sac. Impressionnant.
Après notre randonnée matinale avec Suraya, nous sommes de retour à 9 heures à la cave. Ghassab nous a préparé le petit déjeuner.
Une heure plus tard, nous partons afin de continuer notre visite de Pétra.
Ghassab va de nouveau nous faire des découvrir des lieux magnifiques en empruntant des chemins et des passages inconnus des touristes.
Il est 16 heures quand nous quittons le site de Pétra et arrivons à Wadi Moussa. Nous rejoignons l'hôtel Sun Set, où nous avons rendez-vous avec Bilel. Nous patientons une trentaine de minutes avant de rencontrer enfin notre " organisateur ".
La veille, quand Anne-Marie a été un petit peu malade, Ghassab avait averti Bilel. Celui-ci nous a alors demandé si pour notre soirée et notre nuit à Wadi Moussa, nous voulions dormir à l'hôtel ou bien conserver le programme initial, en l'occurrence passer le soirée et la nuit chez l'habitant.
Anne-Marie étant rétablie, bien entendu notre choix du départ n'a pas changé.
C'est ainsi qu'à 17 heures, une voiture vient nous chercher à l'hôtel. C'est le père de famille, chez lequel nous allons passer la nuit.
Il nous conduit chez lui, un petit peu sur les hauteurs de la ville dans une petite maison avec un petit jardin. Le père est dans l'armée et la mère est infirmière en congé pour élever ses quatre enfants : trois filles de 18, 16 et 7 ans et un garçon de 10 ans.
La petite dernière, apprenant qu'Anne-Marie est institutrice, lui montre ses devoirs.
Comme dans toutes les maisons des familles Jordaniennes, le première pièce de la maison est consacrée à l'accueil des invités. Mais également, elle sert de salle à manger et de détente.
Quelques instants plus tard, une autre personne nous rejoint : une touriste Québécoise. Elle a fait le même choix que nous, passer la nuit chez l'habitant.
Pour nous souhaiter la bienvenue, nos hôtes nous servent des boissons fraiches (bien entendu non alcoolisées) et des dattes.
Et à 20 heures, les deux grandes filles de la maison, nous amènent le dîner. La particularité de ce repas, c'est que juste avant d'apporter les plats, elles ont dressé la table ... du moins sur le tapis recouvrant la totalité de la pièce, elles ont déposé un grand plastique.
C'est donc assis sur le tapis que nous allons apprécier et partager avec nos hôtes ce fabuleux repas. Durant le repas, cinq personnes vont venir en profiter. C'est la sœur et la famille de la mère de famille.
Cette invitation doit être une tradition, dès qu'ils reçoivent du monde. C'est sympa.
Durant tout le repas, la télévision est allumée sur une des 1000 chaînes disponibles ... la chaîne officielle de La Mecque. Nous voyons donc en permanence des images des cérémonies religieuses de La Mecque.
C'est vraiment très particulier.
Une fois le repas terminé et nos visiteurs partis, nous décidons de demander au père de famille si c'est possible de trouver une chaîne Française lui expliquant qu'aujourd'hui, c'est le premier tour des élections présidentielles en France.
Il accepte volontiers et se met à chercher sur l'une des 1000 chaînes. Après une dizaine de minutes, il en trouve une. Nous avons nos résultats : Macron et Le Pen au deuxième tour.
Il est plus de 22 heures, nous sommes fatigués, nous n'avons toujours pas pris de douche et nous ne savons toujours pas où nous allons dormir. Avec la Québécoise, nous nous décidons de demander si c'est possible de prendre une douche et si on peut aller se coucher.
Nous avons le sentiment que notre première demande semble les étonner. Mais tout de suite ils nous montrent l'endroit en nous indiquant qu'il faut rentrer dans la pièce avec des tongs situées à l'entrée. Bizarre ...
Dans la foulée, ils indiquent à la Québécoise qu'elle va dormir dans la salle où nous venons de manger. Quant à nous, notre chambre se situe dans la pièce située à côté. En l'occurrence en guise de chambre, c'est la salle à manger, qui semble être très peu utilisée. A la fois, très kitch, occidentalisée et très religieuse, comme d'ailleurs la pièce principale. Quant à notre lit, deux matelas récupérés dans l'autre pièce font l'affaire.
Il n'est pas loin de minuit quand nous pouvons nous coucher.