95kms - 406m Dénivelé positif - 418m Dénivelé Négatif - 5h50 de vélo
Aujourd'hui nous allons emprunter les " Portes de Fer ". Cette partie de la VeloRoute 6 est réputée pour être difficile et surtout il y a très peu de possibilité d'hébergement. C'est pour cela que nous quittons l'hôtel au levé du jour. Il n'est pas encore 6 heures (5h50).
Même si depuis la veille nous sommes déjà dans les " Portes de Fer ", c'est maintenant que nous allons vraiment y rentrer.
Les Portes de Fer sont une gorge du Danube.
A cet endroit, le fleuve sépare les Carpates au nord, en Roumanie, des Balkans au sud, en Serbie. Le défilé a une longueur de 135 km. Les gorges débutent à Baziaș (Roumanie) et s’achèvent à Drobeta-Turnu Severin (Roumanie). Un autre port important, Orșova, se trouve sur le parcours. La largeur du fleuve y varie de 2 km à moins de 150 m par endroits.
Il faut distinguer trois parties dans cet ensemble : Les portes supérieures (de Gornja Klissura en Serbie ou Clisura en Roumanie), les portes inférieures (de Doljna Klissura en Serbie ou Cazanele en Roumanie), et entre les deux, où le fleuve s’élargit de façon importante : c'est le lac de la centrale électrique des portes de Fer.
Durant des siècles, ce défilé, dont l’entrée est gardée par la forteresse de Golubac, a été une frontière des empires romain, grec, bulgare, serbe et turc : le premier y a laissé les langues roumaines, le deuxième la religion chrétienne orthodoxe, les suivants les langues slaves.
Il est 7h30 quand nous arrivons à la forteresse de Golubac. Quelques centaines de mètres avant, une ancienne usine d'extraction de minerais a laissé son emprunte dans la falaise. Deux vestiges totalement différents ...
La Forteresse de Golubac est une ville médiévale fortifiée située sur la rive droite du Danube, à 4 km en aval de la ville actuelle de Golubac. La forteresse aurait été construite au XIVe siècle et surveillait l'approche des Portes de Fer. Elle est inscrite sur la liste des monuments culturels d'importance exceptionnelle de la République de Serbie.
Les bases de l'édifice sont aujourd'hui immergées, le niveau du Danube ayant significativement monté, suite à la construction du barrage aux Portes de Fer achevé en 1972.
Le petit hameau de Dobra
Les montées et les descentes se succèdent. Malgré le temps nuageux, le panorama au sommet des bosses est magnifique.
Des pauses s'imposent pour admirer en plus les gorges
En bord de route et le long du Danube, des cimetières à la vue imprenable et de nombreuses stèles.
Côté Serbe, la route est vraiment accidentée et elle est percée de 20 tunnels.
Aucun n'est éclairé. Nous avons seulement nos frontales et un éclairage à l'arrière de la remorque. A l'intérieur nous roulons au jugé espérant ne pas mettre le roue avant dans un trop gros "nid de poule".
Même si les côtes ne sont pas faciles et que les passages dans les tunnels sont quelques peu délicats, c'est vraiment plaisant de rouler de ce côté là des " Portes de Fer ". Il y a peu de circulation et la route est en très bonne état.
Sur l'autre rive, côté Roumanie, la petite ville de Svinița. Ici le Danube est relativement large.
Nous approchons de la ville de Donji Milanovac. Les gorges vont de nouveau se rétrécirent.
A midi nous arrivons à Donji Milanovac. Dans cette ville se trouve le centre administratif du parc national de Đerdap. Le parc national de Đerdap est un des lieux les plus visités de Serbie. On y trouve de nombreux hôtels et restaurants.
Le parc national de Đerdap est particulièrement célèbre pour ses Portes de Fer, avec la gorge de Đerdap qui s’étend sur environ 100 kilomètres de Golubac à Tekija et les falaises du canyon de Kazan qui s’élèvent à 300 m.
Le parc abrite une flore et une faune diversifiées et protégées. Des animaux comme l'ours, le lynx, le loup, le chacal, l'aigle gris, le hibou des marais ou la cigogne noire vivent dans le parc.
Le parc national de Đerdap conserve également d’importants vestiges témoignant de l’activité et de l’histoire des Hommes. Lepenski Vir est un site archéologique qui témoigne de la présence humaine dès le Néolithique. Outre la forteresse de Golubac, on y trouve les vestiges de constructions datant de l’empereur Trajan, dont la célèbre Table de Trajan.
Nous nous arrêtons dans cette petite ville, la seule depuis plusieurs kilomètres, afin de faire quelques courses et pique-niquer au bord du Danube. L'endroit est paisible et bucolique.
Maintenant nous nous posons la question de savoir si nous continuons notre route, ou si nous décidons de nous arrêter ici pour aujourd'hui.
Une interrogation bien légitime, puisque nous avons de gros doutes sur les différentes possibilités d'hébergement après Donji Milanovac. Ici au moins nous savons qu'il y a pas mal de logement. Mais il est encore tôt (à peine 12h30), le ciel bleu est revenu et nous avons effectué que 80 kilomètres. Nous nous rendons alors à l'office de tourisme, pour nous renseigner. La personne de l'office nous indique qu'il y a un hébergement une vingtaine de kilomètres plus loin et téléphone même pour savoir si il y a encore de la place. C'est oui ...
La décision est prise, nous poussons encore de vingt kilomètres. Nous continuons.
Mammouth le surnom d'Anne-Marie, donné par Nina (sa petite fille)
L'occasion de faire une photo devant l'emblème du Parc national de Đerdap
Il est 13h30 quand nous accédons à un petit ensemble de plusieurs petites maisons à flanc de colline au bord du Danube.
Nous sommes accueillis par le propriétaire qui nous propose d'entreposer nos vélos dans son garage.
Un garage déjà bien encombré. mais au moins les vélos sont à l'abri.
Nous le suivons ensuite en montant des escaliers qui nous mènent à une terrasse faisant office de bar et de restaurant.
A ce même niveau se trouve également plusieurs hébergements. Mais ils sont déjà tous occupés.
Nous empruntons donc un autre escalier pour accéder à un autre niveau, où se trouve d'autres logements. Mais ceux-là sont également pris.
Alors il nous faut monter encore d'un étage, le dernier, pour arriver enfin dans notre chambre.
Nous y pénétrons. Drôle de surprise. La chambre est un vrai taudis. Entre l'humidité, l'odeur de moisi, les toiles d'araignées ... cela ne donne vraiment pas envie. Mais ... on n'a pas le choix. Le prochain hébergement est au moins à cinquante kilomètres.
Et elle nous coûte 2160 Dinar (18€) ... sans commentaire.
On s'installe donc. Du moins, on sort et on étends les draps et le matelas pour essayer d'enlever cette humidité.
Et en attendant, nous profitons au moins de la vue.
En arrivant nous avons opté pour le dîner.
Alors à 19 heures nous sommes sur la terrasse avec la crainte que le repas soit à la hauteur de la qualité de la chambre.
Finalement nous n'allons pas être déçu, bien au contraire. Pour commencer une bonne soupe de poissons, suivie d'un plat énorme de poissons avec des pommes de terres. La qualité et la quantité sont au rendez-vous. Un vrai Ouf de soulagement et surtout un vrai régal.
