La veille, comme d'habitude quand il s'agit de prendre un avion, Philippe commence à stresser. La peur de rater son vol ... sans commentaires.
Alors ce matin, nous sommes déjà dans le hall de l'hôtel à 4 heures à attendre l'arrivée d'un taxi que la réceptionniste de l'hôtel nous a commandé pour 4h15. En effet nous avons décidé de rejoindre l'aéroport en taxi, car les métros ne commencent à fonctionner qu'à partir de 6 heures.
Le taxi est bien à l'heure. Il nous faudra un petit quart d'heure pour arriver à l'aéroport Gimhae de Busan. Nous payons la course (environ 6€) et arrivons devant l'entrée de l'aéroport. Personne ... et en plus il n'est pas encore ouvert. Un vigile nous fait comprendre qu'il nous faut patienter à l'entrée et attendre l'ouverture prévue à 5 heures.
Encore une fois Anne-Marie a raison ...
A l'heure prévue nous pénétrons dans l'enceinte, nous nous sentons vraiment seul.
Peu à peu la vie prend place, nous pouvons enfin nous enregistrer et récupérer nos billets. Des billets achetés depuis la France un peu tardivement, du coup un petit peu chers (107€ les deux places).
Notre avion décolle à 7h05 et il est complet. L'île est très prisée par les Coréens pour passer quelques jours de vacances.
Trois quarts d'heure plus tard nous atterrissons déjà.
Nous voilà sur l'île de Jeju-do pour deux jours.
Elle est située à 85 km de la péninsule coréenne dont elle est séparée par le détroit de Jeju, et elle est la seule région subtropicale du pays. Le volcan Hallasan, point culminant de la Corée du Sud, s'élève à 1 950 mètres. L'éruption du Hallasan, aujourd'hui éteint, est à l'origine de la formation de l'île.
La province de Jeju est une destination touristique importante. Si les Occidentaux ne la connaissent pas encore, les Japonais et les Chinois affluent en masse sur cette île. L'île est une destination de choix pour les voyages de noces.
Son chef-lieu est Jeju-si.
Le symbole de l'île est le dol-harubang, personnage massif en pierre, haut de 3 mètres, portant un chapeau rond.
Auparavant, la plupart des femmes de l'île s'adonnaient à la pêche sous-marine, sans masque ni combinaison. Ces plongeuses, qu'on appelle Haenyo, « filles de la mer », sont en voie de disparition.
Très rapidement nous sommes en dehors de l'aéroport pour monter dans un bus, qui va nous emmener à Jeju-si.
Arrivée dans la ville il nous faudra quelques minutes pour trouver notre hôtel et y laisser nos sacs au réceptionniste.
Nous partons immédiatement à la visite de l'île en commençant par la plage de Hamdeok que nous rejoignons en bus.
Situé à 14 km à l'est de la ville de Jeju, Hamdeok Beach est célèbre pour ses eaux propres et peu profondes, attirant de nombreux visiteurs pendant les vacances d'été. La plage offre de superbes paysages avec son eau bleu émeraude, un pont arqué sur basalte noir et un phare rouge. Elle dispose d'excellentes installations, des vestiaires, des douches, des chambres d'hôtes, des hôtels et un terrain de camping.
Pendant la préparation de notre séjour pour la Corée, nous avions coché plusieurs sites que nous voulions voir en venant sur l'île de Jeju. Très vite nous nous apercevons qu'effectuer les trajets en transports en commun, il nous sera difficile d'effectuer toutes les visites prévues.
Nous décidons alors de prendre un taxi (8€ la course) afin de rejoindre la Manjanggul Cave.
La Grotte de Manjanggul est un des plus beaux tunnels de lave du monde, elle a été désignée comme Monument Naturel. Ce tunnel de lave a été formé lorsque la lave qui était profonde dans le sol a jailli du pic et s’est écoulée vers la surface. A l’intérieur on y trouve des stalagmites de lave de 70cm et des tunnels de lave en tube. Seulement 1 km des 13 kms de la Grotte est ouverte pour les touristes. La Tortue en Pierre attire tout particulièrement l’attention car elle a la forme de l’Ile Jeju-do.
Cela nous permet d'arriver très rapidement devant le guichet de l'entrée de la grotte et de nous acquitter du prix d'entrée (3€ pour deux).
Après la grotte, nous prenons la décision de louer un taxi pour le reste de nos visites. Nous négocions le prix (54€ pour toute la virée). Pour commencer, direction le Seongsan Ilchulbong.
Seongsan Ilchulbong (Le pic Seongsanilchulbong), d’une hauteur de 180 mètres, était autrefois une île volcanique avant que la zone ne soit reliée à la terre par l’accumulation de sables et de graviers. Les terres et les murs naturels du site (excepté celui situé à l’ouest) entrent en contact avec la mer comme pour former une falaise s’affaissant vers le rivage.
Au sommet du pic, on trouve un cratère de 600m de diamètre et 90m de hauteur. À l’époque, ce terrain était un champ utilisé pour l’agriculture avant sa transformation naturelle en un champ de roseaux.
On peut accéder au somment du pic en 30 min.
Il est 13 heures, quand notre chauffeur nous dépose au pied du pic. C'est là que nous voyons que l'option taxi est la bonne. Pas besoin de chercher une place pour se garer ...
Pour accéder au sommet, il faut également payer un droit d'accès (3€ pour deux).
Au sommet avec une vue sur le cratère
Du sommet la vue sur la côte
La descente se fait par un autre chemin. Comme pour la montée, de nombreuses marches.
En descendant, nous rejoignons un tout petit port, afin d'aller voir si il y a Les Haenyo.
Les Haenyo sont des femmes plongeuses en apnée originaires de la province du Jeju-do. Elles sont représentatives de la structure matriarcale de cette province.
Jusqu'au XIXe siècle, plonger était principalement une activité d'homme. Ce travail commença à ne plus être profitable lorsque les hommes durent payer de lourdes taxes pour cela, alors que ce n'était pas le cas des femmes. Les femmes se chargèrent de la plongée (qui était considérée comme la plus basse des tâches) et, en raison de la grande dépendance du Jeju pour les produits de la mer, devinrent la principale source de revenu des familles. Ainsi, elles devinrent du coup les "chefs" de leur famille.
Les Haenyo sont des plongeuses expérimentées, connues pour être capables de retenir leur souffle pendant plus de deux minutes et de plonger à des profondeurs environnant les vingt mètres. Elles doivent également tenir compte des dangers que représentent les requins et les méduses.
À partir de la fin des années 1970, l'exportation vers le Japon de produits de la mer tels que les haliotis et les conques rendit les femmes de la mer plus riches que jamais, et leur permit de réparer leur maison, d'en construire de nouvelles dans la ville de Jeju et d'envoyer leur filles à l'école. Pourtant ceci contribue à la disparition de cette activité, car leur filles préfèrent travailler dans l'industrie du tourisme de l'île ou dans les grandes villes. Alors qu'en 1950, il y avait environ 30 000 haenyo sur l'île, en 2003 elles sont seulement 5 650 femmes de la mer, dont 85 % ont plus de cinquante ans. Avec le nombre de haenyo déclinant, et le tourisme qui donne aux hommes du Jeju plus d'opportunités, le futur du statut de leurs filles dans la communauté et la famille est incertain, et il semble incertain que ce type de société matriarcale perdure.
Le 1er décembre 2016, leur activité est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l’Unesco.