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Mardi 17 avril 2018
La veille, comme d'habitude quand il s'agit de prendre un avion, Philippe commence à stresser. La peur de rater son vol ... sans commentaires.
Alors ce matin, nous sommes déjà dans le hall de l'hôtel à 4 heures à attendre l'arrivée d'un taxi que la réceptionniste de l'hôtel nous a commandé pour 4h15. En effet nous avons décidé de rejoindre l'aéroport en taxi, car les métros ne commencent à fonctionner qu'à partir de 6 heures.
Le taxi est bien à l'heure. Il nous faudra un petit quart d'heure pour arriver à l'aéroport Gimhae de Busan. Nous payons la course (environ 6€) et arrivons devant l'entrée de l'aéroport. Personne ... et en plus il n'est pas encore ouvert. Un vigile nous fait comprendre qu'il nous faut patienter à l'entrée et attendre l'ouverture prévue à 5 heures.
Encore une fois Anne-Marie a raison ...
A l'heure prévue nous pénétrons dans l'enceinte, nous nous sentons vraiment seul.
Peu à peu la vie prend place, nous pouvons enfin nous enregistrer et récupérer nos billets. Des billets achetés depuis la France un peu tardivement, du coup un petit peu chers (107€ les deux places).
Notre avion décolle à 7h05 et il est complet. L'île est très prisée par les Coréens pour passer quelques jours de vacances.
Trois quarts d'heure plus tard nous atterrissons déjà.
Nous voilà sur l'île de Jeju-do pour deux jours.
Elle est située à 85 km de la péninsule coréenne dont elle est séparée par le détroit de Jeju, et elle est la seule région subtropicale du pays. Le volcan Hallasan, point culminant de la Corée du Sud, s'élève à 1 950 mètres. L'éruption du Hallasan, aujourd'hui éteint, est à l'origine de la formation de l'île.
La province de Jeju est une destination touristique importante. Si les Occidentaux ne la connaissent pas encore, les Japonais et les Chinois affluent en masse sur cette île. L'île est une destination de choix pour les voyages de noces.
Son chef-lieu est Jeju-si.
Le symbole de l'île est le dol-harubang, personnage massif en pierre, haut de 3 mètres, portant un chapeau rond.
Auparavant, la plupart des femmes de l'île s'adonnaient à la pêche sous-marine, sans masque ni combinaison. Ces plongeuses, qu'on appelle Haenyo, « filles de la mer », sont en voie de disparition.
Très rapidement nous sommes en dehors de l'aéroport pour monter dans un bus, qui va nous emmener à Jeju-si.
Arrivée dans la ville il nous faudra quelques minutes pour trouver notre hôtel et y laisser nos sacs au réceptionniste.
Nous partons immédiatement à la visite de l'île en commençant par la plage de Hamdeok que nous rejoignons en bus.
Situé à 14 km à l'est de la ville de Jeju, Hamdeok Beach est célèbre pour ses eaux propres et peu profondes, attirant de nombreux visiteurs pendant les vacances d'été. La plage offre de superbes paysages avec son eau bleu émeraude, un pont arqué sur basalte noir et un phare rouge. Elle dispose d'excellentes installations, des vestiaires, des douches, des chambres d'hôtes, des hôtels et un terrain de camping.
Pendant la préparation de notre séjour pour la Corée, nous avions coché plusieurs sites que nous voulions voir en venant sur l'île de Jeju. Très vite nous nous apercevons qu'effectuer les trajets en transports en commun, il nous sera difficile d'effectuer toutes les visites prévues.
Nous décidons alors de prendre un taxi (8€ la course) afin de rejoindre la Manjanggul Cave.
La Grotte de Manjanggul est un des plus beaux tunnels de lave du monde, elle a été désignée comme Monument Naturel. Ce tunnel de lave a été formé lorsque la lave qui était profonde dans le sol a jailli du pic et s’est écoulée vers la surface. A l’intérieur on y trouve des stalagmites de lave de 70cm et des tunnels de lave en tube. Seulement 1 km des 13 kms de la Grotte est ouverte pour les touristes. La Tortue en Pierre attire tout particulièrement l’attention car elle a la forme de l’Ile Jeju-do.
Cela nous permet d'arriver très rapidement devant le guichet de l'entrée de la grotte et de nous acquitter du prix d'entrée (3€ pour deux).
Après la grotte, nous prenons la décision de louer un taxi pour le reste de nos visites. Nous négocions le prix (54€ pour toute la virée). Pour commencer, direction le Seongsan Ilchulbong.
Seongsan Ilchulbong (Le pic Seongsanilchulbong), d’une hauteur de 180 mètres, était autrefois une île volcanique avant que la zone ne soit reliée à la terre par l’accumulation de sables et de graviers. Les terres et les murs naturels du site (excepté celui situé à l’ouest) entrent en contact avec la mer comme pour former une falaise s’affaissant vers le rivage. 
Au sommet du pic, on trouve un cratère de 600m de diamètre et 90m de hauteur. À l’époque, ce terrain était un champ utilisé pour l’agriculture avant sa transformation naturelle en un champ de roseaux.
On peut accéder au somment du pic en 30 min.
Il est 13 heures, quand notre chauffeur nous dépose au pied du pic. C'est là que nous voyons que l'option taxi est la bonne. Pas besoin de chercher une place pour se garer ...
Pour accéder au sommet, il faut également payer un droit d'accès (3€ pour deux).
Au sommet avec une vue sur le cratère
Du sommet la vue sur la côte
La descente se fait par un autre chemin. Comme pour la montée, de nombreuses marches.
En descendant, nous rejoignons un tout petit port, afin d'aller voir si il y a Les Haenyo.

Les Haenyo sont des femmes plongeuses en apnée originaires de la province du Jeju-do. Elles sont représentatives de la structure matriarcale de cette province.

Jusqu'au XIXe siècle, plonger était principalement une activité d'homme. Ce travail commença à ne plus être profitable lorsque les hommes durent payer de lourdes taxes pour cela, alors que ce n'était pas le cas des femmes. Les femmes se chargèrent de la plongée (qui était considérée comme la plus basse des tâches) et, en raison de la grande dépendance du Jeju pour les produits de la mer, devinrent la principale source de revenu des familles. Ainsi, elles devinrent du coup les "chefs" de leur famille.

Les Haenyo sont des plongeuses expérimentées, connues pour être capables de retenir leur souffle pendant plus de deux minutes et de plonger à des profondeurs environnant les vingt mètres. Elles doivent également tenir compte des dangers que représentent les requins et les méduses.

À partir de la fin des années 1970, l'exportation vers le Japon de produits de la mer tels que les haliotis et les conques rendit les femmes de la mer plus riches que jamais, et leur permit de réparer leur maison, d'en construire de nouvelles dans la ville de Jeju et d'envoyer leur filles à l'école. Pourtant ceci contribue à la disparition de cette activité, car leur filles préfèrent travailler dans l'industrie du tourisme de l'île ou dans les grandes villes. Alors qu'en 1950, il y avait environ 30 000 haenyo sur l'île, en 2003 elles sont seulement 5 650 femmes de la mer, dont 85 % ont plus de cinquante ans. Avec le nombre de haenyo déclinant, et le tourisme qui donne aux hommes du Jeju plus d'opportunités, le futur du statut de leurs filles dans la communauté et la famille est incertain, et il semble incertain que ce type de société matriarcale perdure.

Le 1er décembre 2016, leur activité est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l’Unesco.

En arrivant au petit port, nous avons la chance d'assister à leur chant d'avant plongée.
Un chant qui doit leur donner du courage.
Pendant que les Haenyo sont entrain de plonger, la vente de leurs produits se fait.
Dernier regard sur le pic, avant de retrouver notre chauffeur qui nous attend.
Nous reprenons la route sur environ 5 kms et arrivons au site de Seopjikoji. Comme la fois précédente, notre chauffeur nous pose au plus prêt du site.
Seopjikoji est situé à la fin de la rive orientale de l'île de Jeju-do. "Seopji" est l'ancien nom de la région, et "Koji" est le dialecte de Jeju signifiant une bosse soudaine sur la terre. Les champs verts sans un seul arbre s'étendent au-delà de la falaise où une pierre appelée "seondol" fait saillie.Il y a aussi des murs de pierre le long de la route pour bloquer le vent sur le chemin du phare. L'on trouve de magnifiques champs de fleurs de colza. En remontant les marches métalliques du phare, l'on peut voir tout le rivage.
Seopjikoji est bien connu par les Coréens comme le lieu de tournage de la mini-série TV "All In". On y trouve d'ailleurs la maison de "All In", qui est une attraction intrigante et très visitée par les fans de cette série.
De retour au taxi, le chauffeur nous propose d'ajouter une visite à notre programme, une visite que nous n'avions pas prévue. La visite d'un village traditionnel encore habité. Une visite qui va s'avérer très intéressante, grâce à
une de ses habitantes qui va nous expliquer énormément de choses sur la vie et les coutumes du village.
Bien entendu en fin de visite, elle va nous faire goûter une boisson de sa fabrication qu'elle commercialise, pour essayer d'en vendre. Malheureusement on n'est pas de bons clients. Mais, cela n'a pas semblé la déranger autrement, gardant sa gentillesse et sa bienveillance envers nous jusqu'au bout.
Notre guide du village
Les Dol hareubangs (littéralement : grands-pères de pierre) sont des statues visibles sur l'île. Il s’agit d'antiques représentations de divinités : celles-ci protégeaient les habitants des démons et leur assuraient la fertilité.
Ces statues sont sculptées dans une roche basaltique et mesurent parfois jusqu'à trois mètres de haut. Le Dol hareubang est représenté avec deux mains décalées sur les côtés (l'une au-dessus de l'autre), un visage aux grands yeux, avec un large nez, plus ou moins souriant. Il arbore un chapeau en forme de champignon.
Situées à l’entrée des villages, elles avaient un rôle de protection, tel un ange gardien qui veille sur les habitants du village.
Notre guide nous donne une explication sur le fait qu'il y a deux sortes de statues, l'une avec la main droite au dessus de la gauche, et une autre avec la main gauche au dessus de la droite. La première représentant l'intelligence et la deuxième la force.
Autre explication de notre charmante guide, cette fois sur les trois barrières de l'entrée.
Quand les 3 barrières sont mises, cela signifie qu'il faut revenir dans quelques jours car il n'y a personne.
Pour 2 barrières installées, qu'il faut revenir dans quelques heures.
Pour 1 barrière installée, les enfants peuvent rentrer.
Quand les 3 barrières ne sont pas installées (comme sur la photo), il est possible de rentrer.
Après cette visite bien intéressante, nous continuons notre périple avec notre taxi et rejoignons Sangumburi.
Sangumburi est un grand cratère naturel. Il est situé sur le côté sud-est. Il s'agit d'un cratère plat, d’environ 650 mètres de large, 100 mètres de profondeur et 2.070 mètres de circonférence. Quand on regarde le cratère du dessus, il ressemble à un stade circulaire.
Nous payons le droit d'entrée (un peu moins de 10€ pour 2 personnes) et partons à la découverte de ce lieu.
Pendant cette visite nous faisons plusieurs belles rencontres. Des collégiennes et des collégiens tout heureux de faire des photos avec nous. Puis des touristes Coréens nous initiant à des jeux.
Une fois cette dernière visite effectuée, notre taxi nous ramène à Jeju directement devant notre hôtel.
Encore une fois, l'option taxi est vraiment la bonne. Car à la vue de la circulation et des bouchons, cela aurait été difficile pour nous, même en louant une voiture de pouvoir faire tout notre programme. De plus, les taxis ont le droit d'emprunter les voies des bus et notre chauffeur connaissait parfaitement nos destinations, comme les raccourcis pour rejoindre notre hôtel.
De toute manière qu'il est appréciable de se faire conduire, de ne pas se soucier de la circulation et de la route à emprunter, de se garer ... et d'être déposé au pied de votre logement.
Nous récupérons nos sacs et montons dans notre chambre pour nous installer.
En début de soirée nous trouvons un petit restaurant pour dîner. La patronne est fort désagréable, mais nous mangeons très bien pour à peine 9€.
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